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     Edition Quartiers Latins

     2007

•   Je pense à Hartung amputé d’une jambe et peignant dans sa chaise roulante à l’aide de longs manches au

      bout desquels il ligaturait de fins branchages.

  •   La concentration qu’impose le choix d’une couleur, ses nuances, afin de trouver son chant, est comparable

      à l’immersion dans le liquide amniotique où la présence au-dedans irradie le corps dans son entier.

  •   Les choses n’ont pas de signification, elles ont une existence.

  •   Le rêve. Le rêve debout. Celui où je vais quand je peins.

  •   Comme le cordon ombilical qui unit la mère à l’enfant, le trait pictural est la rencontre d’un point à un  

      autre  point.

  •   Face aux instantanés du quotidien, nos émotions sont multiples. Mais tout comme rien ne surgit du néant il 

      faut déceler et imprimer son sens particulier à ce qui paraît ne rien contenir.

  •   Le cerveau se fait rétine et devient le prélude à l’expression plastique de la poésie.

  •   Mes peintures ne naissent pas de promenades inspirées.

  •   L’idée nourricière, celle capable du sublime, est pour le peintre au bord des yeux. Et son instinct doit être 

      le vecteur de toutes ses pensées, comme son style doit être le langage de son identité.

  •   À certains moments du jour, de la nuit, il faut accepter d’être là ou ailleurs. Attendre. Observer. Entendre.   

      Pour fixer le temps dans un tout corporel. Pour que ce tout devienne Lumière, pour que celle-ci soit

      conquête.

  •   Je suis à ce point absent à mon être que mes yeux ne voient plus.

  •   La toile posée sur le chevalet ne me renvoie qu’une toile posée sur le chevalet. Et proche de l’achèvement, 

      la structure, la couleur, la lumière se refusent à me signifier le passage pour y parvenir. Humilié, exsangue, 

      je l’observe tel un visage mort. De gauche à droite, de bas en haut, je l’examine. Mais elle s’oppose et de

      tout son être me dit : « regarde-moi, rien n’y fera ! ». Va ailleurs, pense ailleurs, quitte cet atelier ! La nuit,

      mes peintures inachevées ricanent entre elles.

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